JULIETTE LAKHMISSIPARMENTIER : Maître de sa destinée

A la prestigieuse profession d’avocate, on associe souvent une vocation, un désir né dès l’enfance pour la défense des grandes causes, un destin chevillé au corps… Mais parfois, ce n’est qu’après quelques années d’hésitation, un peu contre toute attente, que l’on se « révèle » avocate, au prix de beaux efforts en ayant enfin trouvé sa voie. Ce fut le cas pour Juliette Lakhmissi-Parmentier, qui a dû apprendre à se défendre des préjugés comme de l’adversité, avant de le faire avec brio pour ses clients au barreau d’Aix-en-Provence.

C’est un peu l’histoire d’une résilience. et d’une revanche prise sur le qu’en dirat-on, sur les préjugés, qui ont bien trop souvent la vie dure. Car Juliette, enfant, ne se voyait pas du tout porter un jour la singulière et élégante robe noire de l’avocate. « Je ne pensais pas une seconde que c’était fait pour moi… » se souvient-elle dans un sourire ému. « En recherche d’équilibre, comme le symbole de la balance de la Justice, j’ai grandi en grand écart, entre deux mondes, qui normalement n’auraient pas dû se rencontrer ». Celui de son père d’origine française, Maître de Conférence de philosophie à l’université de Lille et une mère immigrée d’origine marocaine, qui n’a pas pu réaliser ses rêves et s’est retrouvée dans un logement social. et même si ses parents se séparent lorsqu’elle est encore toute jeune enfant, Juliette grandit à Lille dans cette dualité, riche d’apprentissages, mais pas toujours évidente. Adolescente un peu distraite, rêveuse, elle vit une première grande déception en ratant son bac. Un échec mal vécu, qui renforce sa volonté de tout donner pour parvenir à trouver sa voie. La deuxième terminale est la bonne, son papa décide alors que Juliette devra s’orienter vers des études courtes, en prise avec le marché du travail. Elle choisit un DUT Carrières Juridiques, qui la destine au métier de juriste.